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Les vaccins basés sur les adénovirus

Les adénovirus sont utilisés en thérapie génique et font également l'objet de recherches depuis des décennies en vue de leur utilisation dans le cadre de la vaccination. Dans l’Union Européenne,  deux vaccins à ARNmessager (ARNm) et deux vaccin à base d'adénovirus ont été autorisés en urgence pour lutter contre la COVID-19.

Vous trouverez ci-dessous des informations sur le fonctionnement des vaccins à base d'adénovirus et les réponses à de nombreuses questions courantes.

 

Qu'est-ce que la COVID-19 ?

Les coronavirus sont une famille de virus qui provoquent un certain nombre de maladies différentes, dont la COVID-19. Le terme COVID-19 est l’acronyme de ‘COronaVIrus Disease 2019’ ou ‘Maladie à coronavirus 2019’ en français.

La COVID-19 est une maladie infectieuse causée par une souche de coronavirus découverte en 2019, appelée SARS-CoV-2 (SARS acronyme de syndrome aigu respiratoire sévère). La maladie se transmet généralement par des gouttelettes respiratoires dans l'air provenant d'une personne infectée. Le SARS CoV-2 provoque une série de symptômes allant de l'absence totale de symptômes (asymptomatiques) à des symptômes graves, notamment de la fièvre, de la toux, de la fatigue et des difficultés respiratoires. L'épidémie de COVID-19 est définie comme une pandémie car elle s'est propagée dans plusieurs pays et a touché un grand nombre de personnes.

 

Que sont les adénovirus ?

Les adénovirus sont un groupe de virus à l'origine de maladies et de symptômes courants, comme la fièvre et la toux. Ils sont des virus possédant de l’ADN double brin, d’où leur nom. Le vaccin de Johnson & Johnson (J&J) contre la COVID-19 est fabriqué à partir d'un type spécifique d'adénovirus appelé adénovirus de type 26 (Ad26) peu répandu et sans pouvoir pathogène connu. Celui d’AstraZeneca, quant à lui, est fabriqué à partir d’un adénovirus de chimpanzé. Les scientifiques ont appris à désactiver les gènes viraux susceptibles de provoquer des maladies tout en conservant leur capacité à pénétrer dans les cellules pour traiter ou prévenir les maladies. Cela signifie que le "virus" modifié utilisé dans le vaccin ne peut pas se multiplier dans le corps humain et provoquer une maladie.

 

Comment un vaccin à base d'adénovirus fonctionne-t-il contre la COVID-19 ?

Un adénovirus peut être utilisé comme vecteur, ou porteur, pour délivrer un gène aux cellules avec des instructions pour fabriquer une protéine nécessaire au bon fonctionnement de l'organisme. Imaginez le vecteur adénovirus comme une enveloppe contenant un message. Dans le cas d'un vaccin contre la COVID-19, le message délivré est un gène qui donne l'ordre aux cellules de fabriquer temporairement un fragment innofensif du SARS-CoV-2 qui activera le système immunitaire. Les cellules ne reçoivent pas suffisamment d'instructions pour fabriquer le virus complet, de sorte que le vaccin ne peut pas provoquer la COVID-19. Le fragment choisi et une proteine du SARS-CoV-2 appelée Spike (épine). Cette proteine spike est un antigène qui est reconnu par le système immunitaire comme un element étranger. Cette reconnaissance déclenche la production par le système immunitaire d'anticorps protecteurs spécifiques qui neutralisent le virus - dans ce cas, les anticorps nécessaires pour combattre la COVID-19.

Si une personne vaccinée est exposée au SARS-CoV-2, son système immunitaire détectera les antigènes familiers (la protéine Spike présenté à la surface du SARS-CoV-2) et produira des anticorps pour les attaquer. Le système immunitaire d'une personne vaccinée peut donc mieux se défendre contre l'infection ou en réduire considérablement la gravité.

 

Combien de doses sont nécessaires ?

Le vaccin à base d'adénovirus pour la COVID-19 de Johnson & Johnson a été autorisé pour être administré en une seule dose. Un autre essai clinique est en cours pour tester les effets de deux doses, mais les résultats de cet essai ne sont pas attendus avant le mois de mai. Celui d’AstraZenecaq, quant à lui, a été autorisé pour être administré en 2 doses. Ceci étaient evalué dans des essais cliniques.

 

Qu’est-ce qu’un essai clinique ?

Les essais cliniques sont une étape obligatoire pour évaluer les nouveaux médicaments comme les vaccins pour leur sécurité et efficacité sur homme. Les essais cliniques s’étendent généralement sur plusieurs années et sont divisés en différentes phases qui répondent chacune à des questions spécifiques sur le traitement, principalement s’il est sûr et efficace. Toutefois, l’agence européenne des médicament (EMA)  a créé des voies et programmes rapides afin d’accélérer le processus tout en maintenant des normes élevées. Cela se fait en général pour les médicaments et les thérapies destinés à des maladies graves pour lesquelles il n’existe pas d’autres options thérapeutiques, ou pour les urgences de santé publique – ce qui convient parfaitement aux interventions visant à combattre la COVID-19.

 

Comment le vaccin sera-t-il distribué ?

L’Agence européenne des médicaments a formulé des recommandations concernant les groupes pouvant recevoir le vaccin à l’heure actuelle, puis chaque pays a établi son propre plan vaccinal. Consultez la stratégie vaccinale en France pour en savoir plus.

 

Dois-je quand même me faire vacciner si j’ai déjà eu la COVID-19 ?

Oui. Il est recommandé de se faire vacciner même si vous avez déjà eu la COVID-19 car vous pouvez être infecté plus d’une fois. Il se peut que vous ayez des anticorps à court terme pour vous protéger après avoir récupéré du virus SARS-CoV-2, mais nous ne savons pas combien de temps cette protection dure. Par ailleurs, aucun problème n’a été signalé lors des essais cliniques si un participant a eu la COVID-19 et a été vacciné par la suite.

 

Y a-t-il certaines personnes qui ne doivent pas recevoir le vaccin ?

Très peu, mais les personnes ayant des antécédents connus de réaction allergique grave (par exemple, anaphylaxie) à l’un des composants du vaccin COVID-19 ne doivent pas recevoir le vaccin. Consultez votre médecin pour prendre la décision si :

  • Vous êtes immunodéprimé, c’est-à-dire que votre système immunitaire a été identifié comme déficient

  • Vous êtes enceinte ou vous allaitez

  • Vous avez des antécédents de réaction allergique grave, telle que l’anaphylaxie, à un vaccin ou à un traitement injectable

  • Vous participez actuellement à un essai clinique de thérapie génique ou prévoyez de le faire à l’avenir

Ces vaccins à base d’adénovirus sont actuellement administrés en France aux personnes de 55 ans et plus.

 

Si je suis atteint d’une maladie rare, le vaccin à base d’adénovirus affectera-t-il mon éligibilité à recevoir une thérapie génique à l’avenir ?

Consultez un prestataire de soins afin d’examiner attentivement si un vaccin à base d’adénovirus est approprié pour vous. Les traitements de thérapie génique utilisent souvent un vecteur viral pour délivrer un gène médicament. Il est donc craint que d’être exposé à un virus spécifique ne renforce l’immunité naturelle et rende donc inefficace le traitement utilisant un vecteur viral par la suite.

 

Si je participe actuellement à un essai clinique de thérapie génique, puis-je recevoir le vaccin ?

Vérifiez auprès du coordinateur/ investigateur principal de l’essai de thérapie génique avant de recevoir le vaccin.

 

Quelle est l’efficacité du vaccin à base d’adénovirus ?

Le vecteur adénoviral pénètre dans la cellule pour déclencher une réponse immunitaire et produire des anticorps.

A titre d’exemple, les essais cliniques de J & J pour le vaccin à base d'adénovirus ont donné des résultats positifs. Les données des essais cliniques proviennent de 43 783 participants des États-Unis, d'Afrique du Sud, de certains pays d'Amérique du Sud et du Mexique qui ne présentaient pas de signes d'infection par le SARS-CoV-2 avant de recevoir le vaccin. Parmi les 21 895 participants qui ont reçu le vaccin, celui-ci s'est avéré efficace à 66 % pour prévenir l'apparition de COVID-19 modérées à graves au moins 28 jours après la vaccination. Mieux encore, le vaccin a permis de réduire de 85 % le risque de contracter une maladie grave ou critique, et a offert une protection complète contre les hospitalisations et les décès liés à la COVID-19. Pour l'instant, on ne dispose pas de données permettant de déterminer la durée de la protection conférée par le vaccin. Cependant, le fait d'être protégé pendant une certaine durée par le vaccin pourrait être bénéfique par rapport à l'absence de protection. Se faire vacciner peut également protéger les personnes de votre entourage, en particulier les personnes présentant un risque accru de maladie grave due à la COVID-19.

 

Y a-t-il des effets secondaires à ce vaccin ?

Comme toute intervention médicale, les vaccins peuvent provoquer des effets secondaires. Les effets secondaires sont un type d'événement indésirable. Un événement indésirable est un problème de santé, allant de mineur à grave, qui survient après une vaccination, qu'il soit causé ou non par le vaccin. Lors des essais cliniques du vaccin à base d'adénovirus, les participants qui ont reçu le vaccin ont été suivis pendant environ huit semaines après la vaccination. Les effets secondaires les plus signalés étaient la douleur au point d'injection, les maux de tête, la fatigue, les douleurs musculaires et les nausées et parfois aussi de la fièvre. La plupart de ces effets secondaires étaient d'intensité légère à modérée et ont duré 1 à 2 jours. Cela signifie souvent que votre système immunitaire fait son travail. Appelez votre médecin si vous avez des symptômes qui vous inquiètent après avoir été vacciné.                                         

 

Le vaccin m'empêchera-t-il de transmettre le virus à d'autres personnes ?

À l'heure actuelle, rien ne prouve que le vaccin empêche la transmission du SARS-CoV-2 d'une personne à l'autre. Les données des essais cliniques montrent que ces vaccins à base d'adénovirus font un très bon travail de prévention de la COVID-19 symptomatique. Mais des données sont encore recueillies pour comprendre dans quelle mesure le vaccin prévient l'infection asymptomatique (infection sans symptômes). Des recherches sont en cours pour déterminer si une personne vaccinée peut encore être capable de transmettre la COVID-19 à une autre personne non vaccinée. C'est pourquoi il est important qu'une grande partie de la population soit vaccinée.

 

Le vaccin va-t-il modifier mon ADN ?

Non, le vecteur adénoviral utilisé pour le vaccin est non intégrateur. Cela signifie que l'ADN (ou le gène) qu'il transporte ne s'insère pas dans le génome de la cellule. Le vecteur adénoviral présent dans la cellule ne se déplace pas vers le noyau de la cellule.

Ainsi, si le vecteur viral est absorbé par une cellule qui se divise, le gène ne sera pas copié à chaque division cellulaire et sera perdu au fil du temps. Le vecteur adénoviral porteur du gène n'est présent dans l'organisme que le temps nécessaire à la production d'anticorps, il est éliminé par la suite et ne modifie pas l'ADN de la personne vaccinée.

 

Comment un vaccin contribue-t-il à renforcer l'immunité de groupe ?

Les vaccins et l'immunité collective ne sont pas deux approches distinctes pour lutter contre une pandémie. L'immunité collective se produit lorsqu'une grande partie d'une communauté devient immunisée contre un virus, ce qui rend peu probable la propagation de la maladie d'une personne à l'autre. Les vaccins sont utilisés pour aider les populations à atteindre l'immunité collective plus rapidement et sans propager la maladie. Les progrès réalisés dans le domaine des vaccins comptent parmi les plus grandes réalisations du siècle dernier en matière de santé publique. La seule façon d'établir une protection suffisante contre le virus dans nos communautés est que la majorité des gens reçoivent le vaccin.

 

Comment le vaccin à base d'adénovirus a-t-il été produit et testé si rapidement ?

Les vaccins pour la COVID-19 ont été développés à une vitesse record, mais ils ont tout de même été testés en profondeur pour répondre à des normes rigoureuses de sécurité et d'efficacité. Avant d'être largement disponible, tout vaccin doit d'abord faire l'objet d'essais cliniques. Il est ensuite examiné par une agence qui supervise la sécurité et l'efficacité des produits médicaux. En Europe, c’est l’Agence européenne des médicaments qui s’en charge. Le lancement d'un essai clinique pour toute intervention médicale nécessite une équipe de recherche, un financement et des ressources adéquats, ainsi que suffisamment de patients et de données initiales pour planifier correctement l'étude. C'est une tâche très lourde et c'est souvent la raison pour laquelle la recherche et le développement prennent du temps. Cette maladie étant une urgence sanitaire mondiale, des fonds ont été rapidement affectés pour accélerer leur développement. L'objectif est de traiter cette maladie dangereuse le plus rapidement possible, et comme les taux d'infection par la COVID-19 ont augmenté jusqu'en 2020, les chercheurs ont pu recueillir de nombreuses données et des volontaires enthousiastes pour les essais cliniques.

 

Qu'est-ce que l’autorisation de mise sur le marché (AMM) conditionnelle ?

Lors d'une urgence de santé publique déclarée, telle que la pandémie de COVID-19, l’Agence Européenne des Médicaments (EMA) peut délivrer une autorisation de mise sur le marché (AMM) conditionnelle pour permettre l'accès à des produits médicaux pouvant être utilisés en l'absence d'alternatives adéquates, approuvées et disponibles. Dans le cadre d'une AMM conditionnelle, l’EMA met un produit à la disposition du public sur la base des meilleures preuves disponibles, sans attendre toutes les preuves qui seraient nécessaires à l'approbation de l’EMA. Lors de l'évaluation d'une demande d'autorisation européenne, l’EMA met soigneusement en balance les risques et les avantages potentiels des produits. Les vaccins qui ont obtenu le statut d’AMM conditionnelle en Europe sont les vaccins à ARNm développés par Moderna et Pfizer ainsi que les vaccins à base d'adénovirus développés par AstraZeneca et J & J.

 

Comment se comparent les vaccins actuellement autorisés pour une utilisation d'urgence ?

En Europe, deux vaccins différents à ARNm et deux vaccins à base d'adénovirus ont reçu de l’Agence Européenne du médicament une autorisation d'utilisation d'urgence pour la COVID-19. Un plus grand nombre de vaccins autorisés pour une utilisation d'urgence signifie que davantage de personnes peuvent être vaccinées plus rapidement. Le vaccin à base d'adénovirus ne doit pas être conservé au froid comme les vaccins à ARNm, ce qui facilite sa distribution. Les vaccins à ARNm sont plus faciles à fabriquer que le vaccin à base d'adénovirus, qui nécessite un vecteur viral pour transmettre les gènes aux cellules. Tous les vaccins ont fourni une protection contre les hospitalisations et les décès liés à la COVID.

 

Où puis-je trouver des informations supplémentaires ?

Le Centre Européen pour la Prévention et le Contrôle des Maladies (ECDPC) et l'Organisation mondiale de la santé (OMS) proposent des ressources crédibles sur la COVID-19 et les vaccins à ARNm contre la COVID-19.

 

Ces informations vous ont-elles été utiles ? Si oui, merci de les partager ! Toutes les ressources d'éducation des patients de la SFTCG peuvent être utilisées gratuitement en les partageant sur les médias sociaux, en intégrant la vidéo ou en créant simplement un lien vers cette page ! Veuillez citer la Société Française de Thérapie Cellulaire et Génique.

 

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